jeudi 27 novembre 2008

Conférence-débat sur le système financier, la crise, ... .

Les communistes de la XRousse organisent ce jeudi.
Une conférence-débat autour de la crise financière, avec Raphaël Thaller, économiste.


Rendez-vous le jeudi 27 novembre à partir de 20h au local de la Croix-Rousse,
7 rue des Pierres Plantées, Lyon 1er

Bien évidemment cette rencontre est ouverte à tous ceux que le sujet intéresse, n'hésitez pas à faire circuler l'information et bienvenue !

mardi 25 novembre 2008

La Conférence de Section !

A Lyon, le 30 octobre au soir, à la fin du dépouillement, le nombre de votants était de 151, le texte de la direction nationale totalisait 113 voix et le texte alternatif 18, furent compté 15 nuls ou blancs et 5 voix pour le texte de « La Riposte ».

C’est d’abord un constat terrible, l’effondrement des effectifs (≈ 250 militants à jour de leurs cotisations !), une perte de prés du quart par rapport à la situation au 33ème congrès, il y a trois ans !

Ce week-end, la conférence de section s'est déroulée avec 27 présents le vendredi soir et une quarantaine le samedi.
Durant toute sa durée, les communistes en désaccord avec la "base commune" ont présenté pratiquement seuls un feu continu d'amendements qui ont presque tous été repoussés, sur la base de 2/3 contre 1/3 le vendredi et 3/4 contre 1/4 le samedi.

Deux amendements importants sont cependant passés (un sur le maintien du parti communiste et un autre sur la réorganisation des communistes en cellules).
Pour finir, il vient une délégation à la conférence fédérale bétonnée au couleur d’une direction sortante reconduite dans ses grandes lignes.

Après l'altercation du vendredi soir (Alphonse y a laissé ses lunettes !).
La tension a grandi encore tout le samedi matin, à la reprise (nous avons participé de la manifestation « Pour La Poste »), nouvel esclandre !
Jean-Batiste quitte la salle en laissant sa carte.
Louis L. lance à l'assemblée un "je ne me laisse pas dicter ma conduite" il quitte à son tour l’assemblée, suivie dans la foulée par Nicole G.
Bref, ... .
En même temps que la tension, la procédure des intervention se durcissait, (pour un amendement de déposé était toléré deux interventions, une "pour", une "contre" et Basta !).

Quant vint la question du fonctionnement de la section, il est 17h environ, on distribue une feuille.
Sur cette feuille, une liste, des indications ("des pôles d'action" ) auquel est attaché une suite de noms.
Du coup, si tu voulais dire quelque chose, tu te retrouvais soit à proposer "d'autres pôles" soit à contester les personnes.
Voilà comment la discussion sur ce point essentiel fut étouffé.

Le samedi matin je disposais de l’assurance d'être de la délégation envoyée à la conférence fédérale et cette conviction qu'il fallait être "porteur d'apaisement", c'est pourquoi, j’adoptais un "profil bas".

Un jeu bien funeste en vérité et il y a des matins plus pénibles que certain soir.
Finalement le coup de Jarnac a diaboliquement porté. A aujourd'hui,
- je ne serai pas de la délégation à la conférence fédérale !
- je ne suis plus membre du comité exécutif de la section !

Pour porter véritablement le débat, l’enrichir, contester, ... dans (ou malgré !) les règles, il aurait fallu présenter une liste alternative (c’est compris & enregistré, merci bien !).
De même si tout au long de la conférence une "vrai opposition" s'était manifestée elle n'était pas suffisamment cohérente pour peser sur les discussions face à "une machine" parfaitement huilée et terriblement efficace !

Les questions embêtantes demeurent :
"représentativité des dirigeants", "place du militant", "place des élus", "cumul responsabilité élective et responsabilité au sein du parti", la question de " l'intérêt général ou de celui de l'immense majorité", l’unité, la question du rassemblement ... comment prendre en compte dans notre organisation le fait urbain et notamment de l’échelon communautaire, … .

Mais n'oublions pas que le pouvoir où qu'il se trouve aime à nous voir triste, alors ... ! ?
Contre le pessimisme de la raison, opposons l'optimisme de la volonté et ... Avanti !


Saddok Abed, cellules de la XRousse, Lyon

Lettre à la secrétaire fédérale & au secrétaire de la section de Lyon !

Le 18 nov. 008

Camarades,

J'ai bien reçu le récapitulatif du vote "choix de la base de discussion du 34èm congrès".
Je m'étonne de lire dans le dit document des informations discordantes à celles que j'ai pu constater de visu le soir du dépouillement.
En effet, et concernant la section de Lyon nous avions comptabilisés :
151 votants et non 164 comme indiqué dans le courier de la commision "transparence" du 7 novembre, soit une variation de plus de +9%.
Le texte arrivé en tête rassemblait 113 bulletins et non 123 comme indiqué, soit une variaion de plus de +9%.

Ces discordances au niveau de la section de Lyon, me poussent à douter de la sincérité des résultats publié à l'échelle de la Fédé, résultat qui porte le "texte 1" à une très courte majorité (moins de 51%) !

Je ne demande pas comme l'avait fait la commission "transparence" à l'endroit de la section de Venissieux, de fournir les noms, adresses et montant des cotisations perçu et liste d'emargement pour les 13 bulletins supplémentaires mais je souhaite connaitre les dispositions prévues pour que les conférences de section et la conférence fédérale puissent se dérouler en sérénité.

Fraternellement

Saddok Abed, "cellules de la XRousse", section de Lyon.

lundi 24 novembre 2008

La barque




"La barque de l’amour s’est brisée contre les lames de la vie courante.
Comme on dit, l’incident est clos. "





Epitaphe de Maîakovski

Extrait, ...

- Extrait du discour de Maurice Thorez daté du 13 octobre 1930, période de crise pour le PC-SFIC.

La direction bureaucratique et sectaire de Barbé-Célor a opéré des ravages dans le parti.
Entre 1927 et 1931, les effectifs avaient chuté de 55.000 à 25.000. Aux élections législatives de 1932, le parti communiste tombe à son plus bas niveau (6.8%).
La plupart des dirigeants sont battus. C’est Maurice Thorez qui va sortir le parti de son isolement.

" Nous voulons que chaque membre du Parti puisse librement et sans crainte, exprimer son opinion, critiquer les directions, la discipline nécessaire n’étant que le résultat de la conviction et de la soumission aux décisions régulièrement prises par les organismes qualifiés, après discussion"

dimanche 23 novembre 2008

Des Armes


Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme meme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
des qui vous font rêver très tard dans les lectures
et qui mettent la poésie dans les discours

des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme

Léo Ferré chanter par ND

jeudi 20 novembre 2008

En route vers le Congrès !

47 ans, membre du PCF depuis 22 ans, travailleur précaire, ancien élu du 1er ardt, je propose ma candidature au poste de secrétaire de la section de Lyon.

L'un de nos problèmes vient de l'apparent désir de mener de front toute une série de contestations des oppressions comme si , toutes réelles qu'elles soient , elles se valaient du point de vue pratique dans la recherche d'une société "meilleure", et en attendant des améliorations au concret.
Le monde, malgré sa complexité, a sa hiérarchie , et c'est la lutte de classes qui en est le centre structurateur.
Un parti, même si il n'y a aucun doute qu'il doive être aux côtés de tous ceux qui se battent contre les oppressions , doit avoir au centre de sa stratégie de transformation ce qui renouvelle sans cesse la domination d'une classe sur le monde, bref un parti communiste a les travailleurs au centre de ses actes.La lutte des classes n'est pas un élément ésotérique d'un vaste front, elle en est le moteur, du moins pour un mouvement aspirant à aider à l'accouchement d'un monde meilleur.
Discuter du parti , du mouvement , sans hiérarchiser, sans débattre concrètement de cette question comme décisive me semble aller vers une forme de radicalisme (au sens radical-socialiste) qui n'est pas souhaitable et il me semble que l'on peut faire beaucoup mieux.
l'ennemi en face lui ne "débande" pas de son programme, divas élues ou pas, ce qui compte ce sont abattre les régimes spéciaux, agresser les retraités, attaquer la sécu et le système sanitaire français, il s'attaque au système d'enseignement, aux chômeurs, précarise les travailleurs, fait des cadeaux à la bourgeoisie, etc.
En résumer, je dirai qu'il n'y a pas de position valable pour le PCF et le communisme si on ne voit rien sur le travail, le capital, la dictature bourgeoise, les institutions, sur la question de l'autonomie de notre organisation.

Il me semble indispensable de prohiber le cumul "responsabilité dans l'organisations" et "charges électives", c'est simple, mais "on" en est de plus en plus loin, malheureusement !
Si notre congres, n'accouchait que de cela, c'est que les choses seront bien engagés et qu'il y a un avenir pour le développement des luttes, curieusement (!), les différents clans qui s'affichent (plus qu'ils ne s'affrontent !), ne posent pas ce problème !

Il faut construire l'unité des communistes, - on ne la construira pas sur la motion de "X" ou "Y" à la marge mais sur une proposition unitaire, c'est pourquoi je vous soumet ma candidature au poste de secrétaire de la section de Lyon !

Fraternellement

Saddok Abed, cellules de la Croix-Rousse, section de Lyon

Nous sommes les sans-culottes et la racaille !

mercredi 19 novembre 2008

Le 22 nov, c'est Tous pour La Poste !


AGISSONS ENSEMBLE POUR UN SERVICE PUBLIC MODERNE ET RENOVÉ
La lutte contre la privatisation de la poste nous concerne tous. L'amélioration de ses services reste une nécessité pour répondre aux besoins de la population. Une autre gestion associant usagers, élus et postiers y contribuerait.
Nous usagers devons nous emparer de ce débat .

 En signant et en faisant signer les pétitions contre la privatisation de la poste.
 En continuant le débat avec les élus et la population et en exigeant une consultation nationale
 En soutenant l'action des postiers et en participant massivement à la manifestation de défense de la poste

le samedi 22 novembre à 11 heures
de la Place Antonin PONCET (métro Bellecour) jusqu'à la préfecture.

Reconquérir notre service public postal c'est possible et permettrait de poursuivre le débat sur l'enjeu des services publics dans notre société: pour un service public de la santé, pour un retour de l’énergie en service public, pour un service public de l’Education, de Télécommunication et des transports, et même à Lyon pour le retour de l’eau en régie publique.

Collectif départemental appel69laposte@ml.free.fr UD-CGT, CGTposte, SUD, FO, FSU, Collectif villeurbannais de défense de la poste, AUDACES, ATTAC, GAL, LCR, MEI, PCF, PRS

mardi 18 novembre 2008

Un sondage ...à creuser !


La Louve a réalisée un sondage interrssant à plus d'un titre, la question :




Etes vous favorables à une manifestation nationale unitaire des organisations communistes contre le capitalisme et contre le gouvernement ?


Oui, il faut le faire 78 %
Oui, mais cela n’arrivera pas 14 %
Non, chacun se débrouille 4 %
Cela ne changera rien 4 %




Le réveil du PCF

MG Buffet était chez Laurent Bazin sur Antenne 2 ce matin :

"le PCF sera dans la rue à partir d'aujourd'hui jusqu'à ce que nous ayons gain de cause, il soutiendra toutes les luttes et il invite tous les salariés, tous ceux qui souffrent de la politique bourgeoise de Sarkozy et de Fillon depuis des mois, les syndicats et toutes les organisations politiques communistes à le rejoindre et à lutter ensemble".

vendredi 14 novembre 2008

Le nuage de Tchernobyl

Si tu ne viens pas à Lagarde(re) Christine viendra à toi, elle te rassurera... La France ne connaitra pas la récession!
C'est du déjà vu. C'est Tchernobyl !
Alors que l'Europe, l’Amérique, l’Asie en passant par les terres lointaines d'Afrique, sont touchées par la crise, seule la France passe à côté de la catastrophe.
Mais, de quoi nous plaignons-nous !
Nous vivons dans un pays exempt de toute calamité. C’est mieux que le paradis (s’il existe). Oups !!! J’avais oublié que désormais « la France » c’est l’Elysée, le palais Bourbon, Bercy et autres trous à rats. Oui, des trous à rats parce qu’en temps de guerre, les rats sont épargnés.

Lydie K.

En route vers le Congrès !


Les cellules de la XRousse organisent pour ce Lundi 17 Nov.une rencontre
"Relecture de l'avancement du Congrès"
c'est à partir de 19h45 ~ 20h au local de la rue des Pierres Plantées Lyon 1er

Un rendez-vous à faire savoir, Soyons nombreux

dimanche 9 novembre 2008

La Guerre



Un extrait du dernier discours de Jean Jaurès sur les responsabilités de la guerre,
prononcé à Lyon-Vaise le 25 juillet 1914



Cinq jours plus tard il est assassiné au café du Croissant, à Paris.



"... .Quoi qu'il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar."

Marcel Gromaire (1892-1971) - Ce tableau symbolise la lutte par des hommes-robots engoncés dans des manteaux-cuirasses, la tête casquée au point de ressembler pour certains à des guerriers du Moyen Age. Ce dernier point n'est pas fortuit : la Grande Guerre n'est que la dernière en date d'une longue suite de destructions et, si elle agit par d'autres moyens, elle démontre aussi combien tenace est, dans l'homme, le goût de la violence et de la destruction.

La Guerre, 1925, huile sur toile, 127,6 x 97,8 cm, Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

Le collectif "Rawa - Lyon" organise, ...


Je relaie ici cette rencontre étonnante organisée le 6 décembre par le « collectif Rawa - Lyon».
Celle-ci se déroulera le 20 nov. A 18h30 au 4bis de l’Université (fac des quais arrêt Tram T1).

L’association révolutionnaire de femmes Afghanes fondée en 1977, s’est opposée aux interventions étrangères qui afflige le pays depuis.

Accomplissant un travail courageux, RAWA a scolarisé clandestinement, sous les Talibans, des milliers de femmes. Aujourd'hui, ses militantes considèrent que loin d'avoir amélioré la situation, l'occupation étrangère l'a dégradé en ajoutant aux formes précédentes d'oppression, la barbarie et le chaos d'un conflit militaire dont aucun des protagonistes ne représente une alternative progressiste pour la population.L’objectif de cette rencontre est double :
montrer qu'il existe, en Afghanistan, des forces éprises de paix et d'égalité et appeler à les soutenir, politiquement, moralement et financièrement ; dénoncer l'occupation de ce pays et la guerre qui s'y déroule, avec la participation active de la France.

vendredi 7 novembre 2008

Ca suffit comme ça !

Le résultat du vote au parti socialiste est connu.
Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête.
Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l'emporte avec sa proposition d'alliance au centre.
Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l'ont emporté alors qu'elles conduisent partout à l'échec.
Elles avalisent l'Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l'abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme.
Ce résultat est sans ambiguïté.
Le score respectable de la gauche du parti n'y change rien malheureusement.
Pour nous, ça suffit comme ça !

Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l'orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes.
Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays.
Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !

Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d'une autre voix à gauche.
Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l'initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy.
Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d'action.
Nous quittons le Parti socialiste.

Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l'écosystème.
Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l'a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d'engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d'un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d'un front de forces de gauche pour les élections européennes.
Nous savons qu'une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement.
Il faut aller de l'avant.

Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne
Marc Dolez, député du Nord

jeudi 6 novembre 2008

Un repas de quartier !


Tiens Bon la Pente invite à un repas collectif à prix libre

au Centre Social Autogéré de la X Rousse
ce samedi 8 novembre à partir de 18h. Ambiance musicale avec "1842 and a fish..."

Alors bienvenue à tous pour une soirée de rencontres et de convivialités !!!

Centre Social Autogéré : 18, rue des tables Claudiennes, Lyon 1er, bus 6, métro X paquet

lundi 3 novembre 2008

Résultat national pour le 34 congrès du PCF



Nbr d’adhérents 132 077
Ceux « à jour des cotis. » 78 779
Les votants 40 010 (50,8%)
Blancs/Nuls 3 662
Exprimés 36 348




  • Le texte « Base commune » (texte 1) 21 975 (60,5%)
  • Le texte de La Riposte(texte 2) 5 423 (14,90%)
  • Le texte « Faire vivre et renforcer le PCF » (texte 3) 8 941 (24,6%)

"Le réel, c'est quand on se cogne"

J.Lacan

Contre la "Finance", augmenter les salaires

Alphonse Fernandez (ingénieur)
Raphaël Thaller (économiste)

Le point de départ de la crise financière est l’existence d’une masse considérable de capitaux « libres » à la recherche d’une rentabilité immédiate, la plus forte possible.
Mais ces capitaux disponibles ne suffisent pas !
Il faut aussi que la réglementation ne leur fasse pas obstacle, donc des décisions politiques pour ce faire.
D’où les mesures initiés par Reagan, Thatcher pour la libéralisation des flux financiers et des échanges, socle politique tant de la mondialisation financière que des politiques internes orientées vers la destruction du « rapport salarial » et de « l’Etat social ».

Libéralisation et mondialisation ont consolidé ce que Marx nomme le capital porteur d’intérêt ou plus communément appelé le capital de placement financier.
Ce capital nourrit l’illusion de valoriser l’argent à partir de l’argent, sans passer par la production !
Le capitalisme aurait ainsi enfin trouvé la parade infaillible à la « crise » (globale, structurelle, générale, systémique, durable, finale, endémique, etc.) qui parait-il le ronge depuis sa naissance.

Le capital aurait en effet inventé la façon de faire des profits sans avoir à investir ni à embaucher, c'est-à-dire sans plus exploiter qui que ce soit.
Il lui suffirait désormais de jouer au grand bazar de la financiarisation.
Or, la crise financière ne doit pas nous faire oublier que ce capital financier est issu non pas de la « finance » - autant dire que l’argent vient de l’argent, comme par enchantement- mais des richesses produites par le seul travail humain.
Il vient de la valeur ajoutée créée au sein de l’économie réelle (les biens et les services).
Une part de plus en plus grande de cette valeur est accaparée par les actionnaires sous forme de dividendes et par les banques sous forme d’intérêts.
Ces dernières décennies ont vu de forts changements dans la répartition des revenus au profit du capital au détriment des salaires, aggravant les conditions d’exploitation (intensification et précarisation du travail).
Car la finance ne peut par elle-même créer de la valeur ajoutée puisqu’elle ne fabrique rien, ni biens ni services.
La célèbre « création de valeur pour l’actionnaire » ne constitue qu’une ponction sur les richesses produites. Et les titres financiers (actions, obligations, etc) ne sont pas du capital réel, mais des droits de tirage sur ces richesses.
Ils représentent un capital de placement devant être valorisé, au travers des banques d’investissements financiers, des fonds de pension, etc ….
Les revenus financiers ne constituent donc rien d’autre qu’une partie des profits d’exploitation. Partie non réinvestie, mais distribuée.
Autrement dit, ce n’est pas la Bourse qui finance l’économie, mais c’est l’économie qui nourrit la Bourse.

Comment les entreprises de l’économie réelle font elles pour les payer, ces revenus financiers ? En puisant dans leurs profits, qu’elles réalisent chaque année. Ces profits réels sont issus des richesses réelles créées par le travail réel.

En 2007, les profits bruts des sociétés non financières se sont élevés à près de 300 milliards €. Les entreprises ont distribué 106 Milliards, soit le tiers de ces profits, à leurs actionnaires ou à leurs banques.
De la même manière, on peut montrer que les Administrations Publiques (APU) payent également des revenus financiers, pour un montant net de 37 milliards €.
Il s’agit principalement des intérêts versés au titre de la dette publique (Etat et collectivités).
Et comment les APU font-elles pour payer ces charges financières ?
En prélevant sur les impôts, acquittés par les contribuables, c'est-à-dire là encore sur des richesses produites dans l’économie réelle.

Ces revenus « financiers » issus de l’exploitation finissent bien quelque part : pour l’essentiel, on les retrouve dans les poches des « Ménages » qui ont reçus en 2007 la coquette somme de 124 Milliards € de revenus de ce type.
Ce phénomène de placement financier gagne certes les ménages modestes qui s’efforcent de constituer une petite épargne (ex : le Livret A), ou qui par peur du lendemain s’astreignent à prendre des assurances, contre la maladie ou pour la retraite, sacrifiant ainsi leur consommation immédiate.
Mais cette épargne de précaution ne doit pas être confondue avec l’épargne lucrative des classes riches, qui profitent le plus des revenus financiers.
Une partie de ces revenus est constamment replacée (afin de continuer à recevoir ultérieurement de nouveaux revenus) mais une autre est à l’évidence consommée (voitures, maisons, produits de luxe…).
Les rentiers ne s’oublient pas !
C’est aussi pour satisfaire leurs besoins réels que l’économie réelle est progressivement réorientée.
Très concrètement, on assiste donc année après année à une modification du partage du « gâteau » au profit des classes possédantes, sous le couvert de la « financiarisation ».

Il n’est pas inutile de rappeler ici que le capitalisme n’a pas (sur ce plan) fondamentalement changé.
Il n’est pas devenu plus « spéculatif » qu’avant. Aujourd’hui comme hier, il faut toujours mettre au travail des salariés pour produire de la valeur et des profits, dont les revenus financiers ne sont jamais qu’une fraction.
A aucun moment d’ailleurs la spéculation n’a constitué l’essence (ni l’esprit) du capitalisme.
Et cela ne saurait changer.
Les pratiques spéculatives se situent au niveau de la circulation du capital (les titres, la monnaie …) mais non au niveau de la production.
Si tous les capitalistes dans leur ensemble se contentaient de spéculer, le système s’effondrerait en 48 heures car il est impossible de ponctionner une valeur qui n’a pas été produite.
C’est la loi implacable de la valeur.
Et c’est la leçon majeure à retenir de la crise actuelle.
Dès lors, il y a bien mieux à faire que « réguler » la finance ou la « taxer » : c’est l’éteindre.
Pour cela, l’augmentation des salaires (directs et indirects) s’impose.
Elle permettra d’inverser la pompe, cette fois à l’avantage des besoins populaires et de la Sécurité Sociale.
Bien sûr, les profits diminueront, mais il en restera suffisamment pour l’investissement.
En revanche, les rentiers en souffriront, ils devront réduire leur train de vie, c’est bien leur tour.

Cela fera encore trembler la Bourse et fuir les capitaux financiers ?
Tant mieux, nous n’en avons nullement besoin.
Un solide secteur bancaire nationalisé sera là pour collecter les dépôts et orienter le crédit là ou nous en aurons besoin. Voilà une bonne façon de « rendre l’argent utile ».