Mes chers amis, chers camarades,
J’espère que vous me pardonnerez ce dernier petit envoi. Je sais que nous sommes toutes et tous abreuvés de politique et de matériel militant ces dernières semaines, mais il m’a semblé important de le faire.
Dimanche, nous irons voter pour désigner le ou la candidate que nous souhaitons voir participer au second tour de l’élection présidentielle.
Beaucoup d’entre vous sont encore indécis ; certains en revanche … !
On moque depuis des années le clivage droite/gauche, mais on voit cette semaine sa résurgence dans la « dernière ligne droite » et pour cause, ce clivage n’a jamais cessé d’exister !
Il a été brouillé pendant la campagne à des fins politiciennes qui en plus, on le constate aujourd’hui, se sont avérées inefficaces.
Il y a bien de réelles différences entre droite et gauche sur des sujets fondamentaux : Europe, fiscalité, santé, politique internationale, culture, éducation, libertés, immigration... Cela, il ne faut pas l’oublier.
Ces différences existent et elles existeront tant qu’existera le capitalisme.
Il existe en revanches des différences de méthode et de degré entre les différents partis et candidats d’une tendance et nous avons la chance aujourd’hui en France d’avoir un minimum de pluralisme. Mais, … pour combien de temps encore ?!
Parler de politique, c’est parler de créer.
Créer les conditions qui permettent une liberté de pensée réelle.
Cette liberté de penser, elle nous est aujourd’hui contestée.
Il est question, dans cette élection, ni plus ni moins que de choisir ce que vous voulez, pour vous, et pour ceux que vous aimez.
Voilà la question aujourd’hui : la Liberté ou l’aliénation ?!
Homme libre ou Esclave ? En effet, La liberté, Notre liberté, est en danger !
Les conditions économiques et sociales parfois dramatiques dans lesquelles vivent aujourd’hui trop de nos concitoyens, des conditions qui nous font vivre au rabais, des conditions qui nous font survivre pour certains, ne favorisent pas la liberté.
Car, comment être libre lorsque la fin du mois commence le 15 ?
Comment être libre lorsqu’on ne peut pas espérer faire des études satisfaisantes ? Comment être libre lorsque l’on a peur, en permanence, de perdre son emploi, … de la déliquescence du bien commun du développement de la violence, … !
Pas un jour ne se passe sans que l’on nous rebatte les oreilles du « vote utile ».
Mais parler de vote utile, cela signifie donc qu’il y aurait un vote inutile !
Est-ce là un bon principe pour une démocratie ?
Y aurait-il des voix qui ne méritent pas d’être entendues ? Y aurait-il des problèmes qui ne méritent pas de solution ?
Qu’est ce donc que ce moutonnage auquel on nous incite ? Est-ce cela que nous voulons ? Un pays de citoyens assez peureux, assez malheureux, pour n’avoir plus qu’à les faire marcher à la cravache ? Marche ou crève ?
Non, dans une démocratie réelle, tous les votes sont utiles.
Et ce n’est pas à nous de payer les renoncements, le manque de courage ou les ambitions personnelles de certains candidats !
Ne nous laissons pas berner.
La théorie du vote utile et son avatar, celle du « 3ème homme », ont été construites de toute pièce pour légitimer un fait somme toute classique en politique : les candidats qui ne savent pas convaincre sont éliminés !
J’ouvre une parenthèse.
Souvenez-vous, en 1981. Une élection présidentielle et 10 candidats déjà !?
Au premier tour, ni un RPR et un parti communiste à 15 % n’ont empêché Giscard et
Mitterrand d’avoir chacun environ 25% des voix et d’être ainsi au second tour.
Mieux, c’est même un parti communiste à 15 % qui a finalement permis la victoire du candidat socialiste.
Le 21 avril 2002 n’est pas le 11 septembre de la politique française qu’on veut nous faire croire.
Le pouvoir politique n’est pas une offrande que nous devrions déposer aux pieds des candidats comme s’ils étaient des divinités !
Le pouvoir politique est notre pouvoir, que nous déléguons temporairement à celui ou à celle qui nous inspire le plus confiance, pour prendre soin de la chose publique et du progrès social.
A certains, qui, désorientés, ont pu confier leur voix à Le Pen par lassitude ou par dépit, je veux dire que face au désespoir, à la perte de confiance en la politique il n’est pas besoin de haïr son voisin un autre choix est possible pour exprimer cette colères.
Il est bien vrai que, du haut des collines de Saint-Cloud, on voit bien mal ceux que Raffarin, le copain de Nicolas Sarkozy, appelait « la France d’en bas ».
La haine et l’exclusion ne sont pas des projets de société.
D’autres encore pensent confier leurs voix au candidat de l’UDF, en se disant que c’est un « moindre mal ». Mais l’UDF, et nous le savons tous, c’est la droite !
De qui François Bayrou tient-il ses quelques sièges ? Avec qui a t il gouverné ? ... La droite !
La droite de Nicolas Sarkozy ! La droite qui exploite, la droite qui méprise ceux qui la font vivre, la droite qui divise. La droite qui désunit.
A mes amis de gauche (dont beaucoup sont ou furent, membres ou proches du PS), qu’ils hésitent ou qu’ils n’hésitent pas, je voudrais dire pour les inciter jusqu’au dernier moment :
Evidemment, l’objectif n°1 est de battre la droite – durablement !
Toutefois, le PS aujourd’hui, usurpe son nom et cela est grave pour tout le monde, il n’est plus le parti des socialistes.
Comme l’a justement dit Michel Rocard dans un article au Figaro la semaine dernière, et après lui, Bernard Kouchner proposant une alliance centriste, le PS, c’est le parti social-démocrate.
A travers la voix de Ségolène Royal, la majorité des dirigeants du PS veut d’ailleurs revenir sur notre « NON » au TCE !
Aujourd’hui, c’est un vrai dilemme pour l’électeur socialiste de se déterminer, il est écartelé entre sa fidélité à l’ancien PS, des calculs plus ou moins bien orientés (et qu’à mon avis, il faut laisser aux Enarques) et le constat que chacun peut faire que le « programme » de Ségolène Royal n’a plus rien d’un programme de gauche, l’état-major du PS étant majoritairement sociale-démocrate.
C’est le triste résultat d’une bataille qui s’est livrée depuis 2002 (et qui a coûté à Jospin sa place au second tour) : les socialistes sincères ont perdu le pouvoir au PS. Ils ont donc à reconstruire l’avenir, autrement !
Des personnes comme Jean-Luc Mélenchon ont donc pu conseiller très logiquement aux socialistes « perdus » de voter pour Marie George Buffet.
Mais ! Mais … On nous intoxique à longueur de journée avec le « vote utile ».
Alors, je le redis, ne vous laissez pas intimider ni voler votre tour.
Il est important de résister en votant pour qui vous pensez être le mieux à même de défendre vos intérêts et de représenter vos convictions.
Vous n’éviterez aucun danger en succombant à la peur et il y a un moment où chacun doit prendre ses responsabilités, ce qui vaut aussi pour les candidats et les partis.
Si Ségolène Royal n’est pas au second tour, ce sera bien uniquement de sa faute, et ce n’est pas à nous de payer ses renoncements.
Par ailleurs, cette élection ne doit pas vous faire perdre de vue qu’avec le quinquennat désormais, les législatives sont fortement reliées à ce scrutin.
Nous allons avoir l’occasion de désigner, immédiatement après le Président de la République, des députés qui confirmeront votre choix et qui participeront à la politique de la France.
Le Parti communiste qui soutient aujourd’hui Marie George Buffet a, à cet égard, un indéniable avantage : c’est le seul parti de gauche de gouvernement qui dispose d’une force militante conséquente, et de 14.000 élus locaux, de vice-présidents de région et d’un groupe parlementaire.
A l’extrême-gauche, ni LO, ni le PT ni la LCR ne peuvent en dire autant.
Ne vous laissez pas impressionner par les « vieilles lunes staliniennes », les erreurs, même lourdes, du passé, que nos détracteurs agitent aujourd’hui en permanence et qui leur tiennent lieu de critique construite !
Aussi, sachez que, ce 22 avril, si vous accordez votre voix à Marie George Buffet, vous voterez d’abord pour une femme dont tout le monde s’accorde à reconnaître la simplicité, le courage, l’intégrité, les compétences, et le sens de la lutte.
Vous voterez également pour la candidate de gauche populaire et antilibérale, qui porte les 125 propositions issues du travail des collectifs anti-libéraux pour nous, et pas pour sa promotion personnelle.
Mais encore, vous voterez pour une candidate qui peut « transformer votre essai », par le biais des députés communistes que vous pourrez mettre à l’Assemblée.
Nous aurons ainsi une vraie chance soit de faire advenir la gauche au pouvoir tout de suite, soit d’avoir un pouvoir qui nous permette de limiter fortement les dégâts que pourrait faire une droite dure en cas de victoire dans quelques jours.
Il est certain (pour moi !) qu’il ne saurait y avoir d’autre choix aujourd’hui que de voter Marie George Buffet ce 22 avril.
C’est ainsi que notre voix de gauche sera entendue, que la démocratie d’opinion, le star-system politico-médiatique, seront enrayés. C’est ainsi que nous voterons pour un programme cohérent qui dit où et comment il prétend financer ses propositions.
C’est ainsi aussi que nous préserverons nos libertés et la démocratie, car ne pas déjouer aujourd’hui le piège de la bipolarisation et du vote utile c’est nous condamner au libéralisme sauvage, ainsi que nos enfants.
Et puisque l’on renvoie sans cesse les communistes français aux blessures historiques, pour lesquelles ils sont d’ailleurs les seuls à avoir fait leur mea culpa, j’aimerais renvoyer moi aux bonheurs historiques.
Oui, les communistes français d’aujourd’hui, héritiers du Front populaire et de la Résistance, savent bien ce dont ils parlent quand ils parlent des droits sociaux et des libertés publiques, et c’est la raison pour laquelle à l’heure actuelle, à travers le programme de leur candidate, ce sont les seuls à pouvoir faire de cette tradition de résistance un projet d’avenir pour la France, qui permette à la gauche de construire enfin la promesse qui n’a encore jamais été tenue, et qui est celle du Socialisme.
Dans l’espoir, que le 22 avril vos voix se joindront à la mienne pour donner à Marie George Buffet un score qui lui permettra sinon d’être présente au second tour (et pourquoi pas ?) au moins, avec la perspective des législatives, d’être un élément déterminant de la renaissance de la gauche en France.
Camarades, mes amis,
Le 22 avril, nous aurons une clef entre les mains, une clef pour ouvrir les menottes que l’on nous a passées aux poignets depuis des années.
Cette clef, c’est un bulletin de vote et sur le calendrier, le 22 avril, c’est encore et toujours avant le 6 mai.
Et le 22 avril, pour retrouver la liberté, pour la paix sociale et la concorde civile, pour vivre mieux, nous voterons Marie George.
Ne baissons pas les bras ! Ne nous faisons pas voler notre voix ! Quand la gauche gagne, c’est nous qui gagnons !
Dimanche, on vote pour NOUS, pour NOS idées
Bien à vous, bises à tous
Sad & La Louve
« Le réel quelque fois désaltère l’espérance. C’est pourquoi et contre toute attente l’espérance survit.» René Char