Intervention Francis Parny
Je voudrai revenir sur les élections municipales à Garges pour examiner quelle portée générale, éventuelle, elles peuvent avoir.
Tout commence par un paradoxe.
En juin pour les législatives, je suis candidat du PCF, je réalise 6%
et Dominique Strauss-Kahn, candidat du PS, 32%.
Nous représentons 15% de la gauche.
Et c’est à ce moment que naît l’idée d’aller vers une primaire aux municipales.
Au partielles de décembre, suite à la démission de DSK nous réalisons 14% puis, aux élections municipales, 17,5% et nous représentons 40% de la gauche.
Le PS refuse l’union au deuxième tour, il veut gagner seul. Il échoue, perd le canton de 22 voix et nous refaisons le même nombre de voix avec 16,2%, alors que dans notre département, toutes les listes de gauche, cinq en tout, maintenues au 2ème tour et qui n’étaient pas en tête au premier, perdent entre 25% et 65% de leurs voix.
Nous avons constitué une liste rassemblant des candidats de toutes les sensibilités de gauche, (communistes, verts MRC et socialistes) de tous les quartiers de la ville, de toute la diversité culturelle qui y est présente. Vingt deux des quarante trois candidats n'ont pas de carte d'un parti.
Le parti communiste sort renforcé de cette période, des adhésions sont réalisées, des camarades ont repris espoir, la liste se transforme en association et décide d’agir sans attendre pour réaliser plusieurs points de son projet.
Comment cela est-il possible ?
Dès la candidature de Strauss-Kahn, le rejet d’une gauche molle, camouflée en bleue avec des ministres auprès de Sarkozy est sensible. Cela va de pair avec le rejet du président. L’attitude hégémonique du PS local à l’égard de ses partenaires de gauche est aussi identifiée.
Nous menons la partielle de décembre sur le thème de « la gauche qui se bat ». Aux municipales, le candidat socialiste met en place un accord « secret » avec une partie de l’UMP locale divisée en deux. Au 2ème tour cela débouchera sur un appel public du secrétaire UMP de Garges à voter socialiste en invoquant l’ouverture Sarkozienne.
Appuyé sur la clarté à gauche, nous construisons dès octobre un projet partagé pour la ville. Non pas un catalogue de propositions, mais du concret pour donner à voir comment la vie peut-être belle dans notre ville. Sur cette base nous rassemblons continuellement et notre liste ne sera constituée qu’à la veille du dépôt tout en ayant mis « en affiche » et en photos l’équipe constituée au fur et à mesure de sa constitution.
Quels enseignements tirer de cette expérience ?
Avec 6% de votes, on peut forger le projet de construire un rassemblement à vocation majoritaire rassemblant toute la gauche.
La négociation réclamée par le PS dès fin juin aurait donnée quoi ?
Sur une liste de 43, peut-être six candidats, 4 élus ou 1 selon l’issue ?
Aujourd'hui nous avons trois élus, nous en aurions 14 si le PS avait accepté l'union.
Nous avons construits un rassemblement fondé sur des valeurs, sur une conception d’un pouvoir partagé, sans hégémonie, entièrement dédié à l’intérêt général.
Nous avons rendu de la fierté et du plaisir à militer à toutes ces femmes et ces hommes de gauche investis dans le partage d'un projet commun.
C’est cela que la politique devrait être.
Que nous a-t-il manqué pour aller plus loin et plus vite ?
Ce que nous constatons aujourd’hui, une fois l’expérience conduite, à savoir une organisation politique qui croit en ses valeurs et qui soit capable de les mettre en partage.
Bref un parti. J’insiste : une organisation, pas un mouvement, une organisation pleinement communiste, n’hésitant pas à parler pour toute la gauche, à partir d’une certaine conception de la gauche, une gauche « qui se bat ».
Et une organisation qui rassemble, qui s’ouvre à chacun et chacune dans et hors du parti. De nombreux militants actuels du parti sont prêts à s’investir dès lors qu’ils retrouvent les valeurs pour lesquelles ils sont devenus communistes.
Et de nombreuses et nombreux citoyens ont des pratiques communistes dans leur investissement social personnel qui ne demandent qu’à rencontrer une organisation qui les respecte et qui contribue à part égale, sans hégémonie, sans vouloir être le centre, à construire du sens pour l’action commune.
Plein d’espoirs !
mercredi 2 avril 2008
CN des 29 et 30 mars
Publié par SAd___ à 18:14
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