Chers camarades
Nous sommes, comme vous ne l’ignorez pas, à quelques jours d’une nouvelle séquence électorale. Les élections vont être municipales ET cantonales.
De nombreux débats se sont cristallisés sur les municipales, et c’est peut être dommage.
Beaucoup d’entre nous se sont exprimés en section, ici, ailleurs, sur ce que nous attendions de ces élections.
Un certain nombre de camarades ont exprimé, parfois violemment (à commencer par moi), leur amertume, leur colère, leur regret, leur tristesse de voir, dans certaines communes, le Parti communiste à la remorque du PS, et parfois, via ce PS, … la Droite (le Modem).
Surtout après l’épisode, dramatique pour la démocratie Française à de nombreux égards, du 4 février et de ce qui restera dans l’histoire "la trahison de Versailles".
Ces camarades, qui en ont parfois pris plein la tronche de la part de certains états majors qui ont parfois subi pressions et menaces lorsqu’ils exprimaient leur désaccord, ces camarades (qu’ils soient ou parfois, ne soient plus au Parti communiste, après y avoir milité des dizaines d’années), ont souvent développé avec sérieux et objectivité les motifs de leur engagement à contre-courant de la ligne officielle.
Ces camarades, je les comprends, et je partage leur consternation, leur refus catégorique, en ce qui concerne certaines alliances, qu’on peut estimer aller trop loin, et pas dans le bon sens.
Malheureusement, le choix a été fait de les traiter comme des dangers pour le Parti, pour leurs concitoyens, de les considérer comme des traîtres même, et de ne surtout pas écouter leurs arguments (quoi qu’on ait pu faire semblant, parfois, de s’y intéresser...).
Comme au moment de la présidentielle, on nous a traités comme des fous ou des voyous.
Au mieux, comme des abrutis qui, décidément, ne comprenaient rien. Ne pensaient qu’à eux.
On nous a moqués même, en tentant d’employer comme une insulte le terme de "révolutionnaires"! Et bien oui, nous sommes, non pas "DES révolutionnaires", mais "Révolutionnaires", c’est à dire, que nous croyons à la révolution, et que nous souhaitons mettre en œuvre tous les moyens pour y parvenir, ... !
D’autres camarades encore, ont été sérieusement ébranlés et doutent.
En tout cas, ils sont bien embêtés, car l’argument du "vote utile" et de la "collaboration avec l’ennemi de classe", de la "résistance" les taraudent, et je ne peux pas leur en vouloir.
Je ne parle pas des légitimistes forcenés (il y en a ) pour qui "le chef a toujours raison" - non.
Je parle de ceux qui se posent la question parce que, communistes, ils ont un sens aigu de la responsabilité pour la collectivité.
Ils doutent parce que trancher un nœud gordien n’est vraiment pas la chose la plus facile à faire au monde.
Et que même Alexandre le grand, avant de sortir son épée, a essayé par tout moyens de défaire ce nœud sans violence.
Ce sens de la responsabilité, il va y compris vis à vis des plus de 55% de Français qui, selon les sondages, continuent d’approuver la politique de Fillon, y compris vis à vis des gens qui ont voté Sarkozy à plus de 53%.
Y compris vis à vis des Français, très nombreux, qui pensent que les grévistes sont des "preneurs d’otages".
Ils se demandent aussi si, en envoyant des listes PS/PC, ils ne vont pas envoyer un "signal" à N. Sarkozy, le faire vaciller.
Je comprends qu’ils s’interrogent ainsi, même si toute l’histoire montre (et 2002/2007 en fut un exemple cruel, malgré 2004 où "la gauche" a ravi 90 % des régions à la "droite") que celui qui a le pouvoir, le vrai pouvoir, décide de ce qu’il veut garder et de ce qu’il veut jeter.
Surtout quand on s’appelle Nicolas Sarkozy et qu’on se moque de la souveraineté populaire, que l’on se moque même du Conseil constitutionnel...
On peut comprendre aussi que dans certains cas, ils jugent que mieux vaut le PS que l’UMP ou le FN. Même si le PS a maintes fois prouvé sa capacité à trahir, même si le PS n’est plus un parti de gauche.
On peut comprendre (même si on ne les partage pas, voire, qu’on les repousse avec véhémence) leurs doutes, leurs hésitations, et pour eux aussi, leur tristesse d’une certaine manière.
En cela nous sommes tous égaux, et la seule chose qu’il faut retenir de cette funeste assemblée générale des 8 et 9 décembre 2007, c’est cet attachement, mais aussi cette forme de désespoir de voir ce que devient notre Parti.
Cette volonté aussi de le préserver et de le revivifier.
En tout cas, de ne pas perdre Le Parti Communiste Français.
On ne peut que regretter amèrement en tout cas, que la stratégie de la direction n’ait pas été celle de la clarté.
Que l’opportunité de rompre l’alliance avec ce parti bourgeois, n’ait pas été saisie entre les deux tours de la présidentielle.
On l’a dit, pour beaucoup de communistes un discours clair du type:
"Royal et le PS ne sont plus socialistes mais il vaut mieux eux que...",
eût été préférable.
De même, qu’après nos tentatives d’union en vue des municipales, on n’ait pas profité des coups tordus du PS, pour le "recadrer", et sérieusement (genre "tacle derrière les oreilles") - et ça n’empêche pas de choisir de voter pour lui au second tour!
Mais au moins, on permet de le faire en connaissance de cause.
Clairement. On sait exactement pourquoi et comment on le fait.
Hélas, un autre choix a été fait, qui complique dramatiquement la tâche des électeurs communistes.
On nous a parlé de l'argent aussi, de la "nécessité vitale" pour le PCF de garder ses élus, accréditant ainsi les thèses colportées par les médias bourgeois, qui nous ont déjà enterrés...Mais à cette heure, nous n'avons toujours pas vu les chiffres, les bilans...
Dommage. Ca pouvait être un argument - il eut fallu des preuves.
Plus personne ne fait confiance de nos jours "les yeux fermés", surtout à des politiciens.
Je ne reviendrai que brièvement sur la position donc, maintes fois exprimée, qui est la mienne (et celle de beaucoup d’autres camarades), sur les municipales.
Si je suis convaincu, comme le disait Lénine, que le bulletin de vote peut être une arme révolutionnaire, que l’on doit toujours choisir entre le moindre des maux bourgeois, surtout quand on a un projet communiste clair, je pense aussi qu’il est des temps, des époques, où on ne peut pas/plus, s’allier n’importe comment, avec n’importe qui !
Ccomme le disait quelqu’un, on ne dirige pas un PC fort comme un PC faible. On ne fait pas la même politique avec un PC fort et avec un PC faible.
L’union est un combat, peut-être, mais il ne doit pas être un combat contre soi même.
J’irais même jusqu’à dire que si les listes communistes sont en position, au second tour, de se maintenir honorablement, avec une vraie chance, face à des listes PS, ou Verts, il ne faut pas céder d’un pouce.
Le PS a t il des états d’âme pour ses administrés, quand on voit, en France, le nombre de listes de division qu’il a présentées ? Quand on se rappelle les déclarations martiales de Le Roux, Bartolone ?
Et puis, ne faut-il pas, justement parce que nous sommes communistes, responsabiliser les électeurs-trices, ne pas "dévoyer" leur vote, les laisser AUSSI, prendre leurs responsabilités, mais tout faire ensuite pour leur expliquer, pourquoi ils ont fait erreur, et comment ils pourront la corriger?
Quand on lit Devedjan , i l y a quelques jours, appeler ses ouailles à voter PS, le cas échéant, pour tuer les communistes !
On se demande quand même avec un certain effroi s’il ne serait pas plus clairvoyant que certains d’entre nous, sur la question des "alliances"!
Bien sûr, le blocage pour le blocage, au risque de faire perdre tout le monde sauf l’UMP ou le FN, non !
Mais attention à ce que nous négocions alors et à comment nous le négocions. On ne baisse pas notre pantalon. On fait les choses publiquement, en respectant nos électeurs.
Pour ma part, je suis toujours opposée à voter au premier tour pour des listes emmenées par des membres du PS, saupoudrées de communistes, (perdus assez loin dans les listes parfois), surtout quand elles sont le fait de gens qui ont voté oui le 4 février ou qui ont soutenu ce déni de démocratie du PS !
Si l’on peut voter, en cas de "conflit de conscience", pour des listes "anticapitalistes", pour envoyer aussi des signaux clairs de ce que nous voulons, il faut le faire.
Au second tour, il faudra aviser , en son âme et conscience, en fonction des enjeux réellement en présence.
Bien sûr, c’est un avis personnel.
Mais si il y a bien une élection où on en doit pas hésiter une seconde, quand des candidats communistes se présentent de façon autonome, dégagés des contraintes des scrutins de liste merdiques, c’est bien l’élection cantonale.
Là, au département, nous pouvons avoir un pouvoir, réel et important. Bien plus important qu’en étant minoritairement présents sur des listes "radis"....
Là, nous avons le devoir de voter et faire voter en masse, pour les candidats communistes, lorsque nous en avons l’opportunité. Sans aucune hésitation.
Tant que l’Innommable n’a pas encore donné raison à Attali (un autre membre du PS !!!).
A celles et ceux qui sont ou se sentent dans une impasse pour les municipales, quoi qu’ils décident, bon courage pour le 9 , camarades, vraiment.
Et haut les cœurs pour les cantonales.
Tous mes vœux aux camarades candidats dans de nombreux cantons de France, et en particuliers, à celles et ceux que je "connais" un peu mieux maintenant et qui, de France et de Navarre comme on dit, ont pu trouver ici, un modeste appui.
Le prochain objectif, pour les communistes, mais aussi pour la France et les français, c’est bien notre Congrès.
Et là, il faudra bien solder certains comptes...d’une manière ou d’une autre – car ce que nous avons vécu ces dernières années n’est plus envisageable.
Fraternellement
samedi 8 mars 2008
La veillée (de la Louve)
Publié par SAd___ à 10:55
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2 commentaires:
quelques mal au trou, voudraient nous embéter !
Mais pas de soucis, je continuerai à gueuler comme un âne.
Il y a deux raisons qui m'obligent à supprimer un commentaire :
1/ les propos insultants
2/ les propos menaçant !
Tous le reste passe, parfois comme la pluie des dimanche aprés-midi :(
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