DES MUSICIENS LYONNAIS A LA SAUVEGARDE DES CAFES CONCERTS
C’est une sonnette d’alarme que ce texte veut tirer.
Nous, musiciens tout style et tout statut confondus sommes inquiets.
Inquiets de voir se dégrader nos conditions de production.
Inquiets de voir disparaître les petits lieux de production.
Le grand nettoyage de la culture a déjà commencé, dans l’indifférence la plus totale.
On estime le nombre de groupes dans la région lyonnaise à plus de 3000.
Mais combien de lieux, accessibles, pour les produire ?
Ainsi, Le Citron arrête sa programmation en Mars, les Capucins a divisé par 4 la sienne, le Tostaki a du tout arrêter du jour au lendemain contraint par une bureaucratie peu soucieuse des impératifs quotidiens de ce genre d’enseigne.
Le Furib’art est confronté à un véritable acharnement de la part de la police qui verbalise à outrance et parfois de la façon la plus absurde.
Et que dire du Sonic, qui croule sous les amendes pour affichage sauvage et qui - sans en être directement responsable - risquent bien de faire couler la péniche rapidement.
Il semble plus important pour la Municipalité d’offrir des espaces publicitaires à certaines sociétés que de donner aux Artisans de la Culture des panneaux d’affichage libre, pour qu’eux aussi puissent promouvoir leur travail.
Tout cela ne serait–il qu’un début ?
La loi contre la cigarette et ses conséquences pour les nuisances sonores finira-elle par tuer nos lieux de travail ? Car oui, certains d'entre nous sont professionnels (ou aspirent à l’être) et la disparition « programmée », des cafés concerts est une atteinte, non seulement à la liberté d’expression mais aussi à notre droit au travail.
Cette loi, aussi humaniste soit-elle, oblige le public à sortir dans la rue pour fumer, aggravant encore plus le problème des nuisances sonores.
Déjà que, malgré les mises aux normes obligatoires quant au son, certains voisins érigent sans aucune difficulté leur bon confort au dessus des lois… Alors, tout le monde dehors, et la boucle est bouclée, circulez car bientôt il n’y aura plus rien à voir … et à entendre !
On est donc en mesure de se demander si nos hommes et femmes de Culture, ont une quelconque connaissance du milieu qu’ils sont sensés défendre et promouvoir ?
Jouent-ils leur rôle de médiateur, envers ces pouvoirs Publics, ceux qui votent ces lois, annonçant le véritable homicide de la Culture ?
Nous reconnaissons les efforts financiers et humains fait par la mairie de Lyon depuis quelques années, mais pour que vive la Culture, il faut aussi choisir de laisser vivre les lieux d’initiative privée, qui travaillent au quotidien avec et pour la Culture.
Les cafés concerts sont la genèse de l’histoire de chaque Artiste, on y commence forcement.
Est il logique d’investir uniquement dans de grands lieux et événements, alors que nous entrons tous par la « petite porte » ?
Sans ces lieux là, la vie et l’émergence d’une scène locale est impossible, mais on nous soutient que tout est fait pour la Culture…
Nous nous questionnons aussi sur les priorités données aux investissements publics, et sur le contrôle de la mairie quant aux subventions alloués aux grandes salles, municipales ou non, pour la promotion de la scène locale, car la couleur Lyonnaise y est bien pâle.
Nous avons contacté la Mairie pour avoir le budget destiné à la Culture et nous attendons toujours la réponse depuis plusieurs semaines.
Transparence quand tu nous tiens...
La Culture à Lyon pourrait être rayonnante mais pour cela, il ne suffit pas d’une Fête de la Musique et 2 grands festivals. Non, il faut une scène locale, vivante et active tout au long de l’année.
Lyon capitale Européenne de la culture?
Nous le voulons, et nous le pouvons, mais encore faut-il, que les politiques agissent en faveur de ce projet. Ce constat alarmant, aujourd’hui nous l’adressons aux décisionnaires afin que dans un avenir proche, les actes politiques, en toute cohérence, participent au projet culturel de notre ville.
La Culture, ne se résume pas à une question d’argent. Pour que la Culture puisse s’épanouir, il est indispensable qu’elle bénéficie de l’œil bienveillant des acteurs de la Cité.
Rassemblés autour du « Collectif des Musiciens Lyonnais » nous souhaitons apporter un bilan constructif, émanant du terrain !
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