lundi 28 mai 2007

Venezuela

Depuis que le Président du Venezuela a annoncé que son gouvernement ne renouvellerait pas la licence de la chaîne de télévision RCTV, une campagne a été lancée, dans la presse internationale, accusant Hugo Chavez de s’en prendre à la liberté d’expression dans le but de « museler l’opposition » !

« Hugo Chavez a fermé RCTV »
RCTV avait l’autorisation de diffuser ses programmes par le biais de fréquences TV qui sont propriété publique, Le 28 mai, date d’expiration de la licence de RCTV, celle-ci ne sera pas renouvelée. La loi vénézuélienne – qui prévaut également dans la plupart des pays – ne stipule pas que le gouvernement accorde des droits de diffusion à telle ou telle chaîne pour une durée indéfinie. RCTV sera d’ailleurs remplacée par une nouvelle chaîne publique : TVes.

« RCTV est l’une des rares chaînes de TV privées »
En ce qui concerne la télévision, 90% du marché est contrôlé par quatre compagnies : RCTV, Globovision, Televen et Venevision. Le propriétaire de RCTV, Marcel Garnier, possède également 40 chaînes de télévisions locales à travers le pays. 79 des 81 chaînes de télévisions sont privées. 706 des 709 radios et tous les journaux sont privés.

« RCTV était un obstacle au projet populiste de Chavez »

RCTV s'était ouvertement impliquée dans le coup d’Etat du 11 avril 2002 contre le gouvernement élu d’Hugo Chavez. Cette implication de RCTV était tellement flagrante qu’un membre de la direction de la chaîne, Andres Izarra, qui était opposé au coup d’Etat, démissionna en toute hâte de façon à ne pas être partie prenante de ce crime. Dans un témoignage officiel adressé à l’Assemblée Nationale vénézuélienne, Izzara a raconté que le jour même du coup d’Etat, le patron de RCTV lui avait demandé de ne pas diffuser la moindre information, pendant plusieurs jours, sur Chavez, son personnel, ses ministres et l’ensemble de l’entourage du président.
Le jour du coup d’Etat, RCTV a diffusé l’information selon laquelle Chavez avait démissionné. Et lorsque, deux jours plus tard, des millions de Vénézuéliens sont descendus dans la rue pour réclamer le retour de Chavez à la tête du pays, RCTV ne programma que des dessins animés !

« Fermer RCTV, c’est réduire au silence l’une des seules sources d’informations qui ne dépendent pas directement de l’Etat »
La plupart des médias, au Venezuela, soutiennent ouvertement l’opposition au gouvernement de Chavez. C’est d’ailleurs l’une des contradictions flagrante de la situation, dans le pays : alors que les deux-tiers de la population soutiennent le gouvernement (d’après le résultat des élections de décembre 2006), la vaste majorité des médias, eux, mènent une campagne active et systématique contre Chavez.
En 2002, l’organisation Human Rights Watch, avait dû admettre que « loin de diffuser des informations précises et justes, les médias cherchent à provoquer le mécontentement populaire et une opposition radicale au gouvernement ». (Human Rights News, le 9 octobre 2002).
La liberté d’expression n’est pas assurée dans un système où les grands médias sont contrôlés par une poignée de multi-millionnaires qui s’en servent pour promouvoir leurs intérêts – contre ceux de la grande majorité de la population.

Alessandro Villari (Pas touche au Venezuela !, en Italie)
Article publié par La Riposte

Aucun commentaire: