samedi 5 avril 2008

La commémoration pour Marcel Bertone, le 17 avril


La commémoration pour Marcel Bertone, fusillé le 17 avril 1942 par les nazis commencera par un rassemblement des 18h devant la plaque du souvenir.

Tous le monde bien sûr est invité à partager ce moment toujours plein d'émotion.

Voici le texte de la cérémonie réalisé l'année dernière par Evelyne Carret adjointe au Maire :


Discours prononcé par Evelyne Carret le mardi 17 avril 2007


Mesdames, messieurs, chers amis, mes chers camarades,

Marcel Bertone est mort à 21 ans. Mort à 21 ans, fusillé au mont valérien ; Fusillé parce qu’il avait, comme il l’écrit à sa fille dans une lettre incroyablement courageuse et porteuse d’espoir, en ces temps ou ni le courage ni l’espoir n’étaient évidents, parce qu’il avait fait de « beaux rêves d’avenir ».

Des rêves d’un avenir meilleur plus juste et plus solidaire qui l’ont conduit des brigades internationales en Espagne, à l’âge de 16 ans, à la résistance à l’occupant nazi.

L’histoire de Marcel Bertone c’est notre histoire, ses rêves d’avenir sont nos rêves d’avenir ; ils sont le trait d’union entre le combat du jeune communiste d’hier, et les combats d’aujourd’hui : pour les sans-papiers, pour la dignité, pour la solidarité.

Cette histoire, notre histoire, ne supporte aucune récupération ; il est particulièrement indécent d’entendre ceux la même qui osent proposer un ministère de l’identité nationale et de l’immigration, en appeler à la mémoire de Jean Jaurès et de Guy Moquet. Parce que, ainsi que le disait Lucie Aubrac, cette autre grande résistante qui nous a quitté cette année, "à chaque fois qu’il y a une injustice qui se produit autour de vous et dont vous êtes témoin, vous devez entrer en résistance ».

Bien sur Résister prend aujourd’hui d’autres formes :


  • se battre pour que chacun ait un emploi, un toit, des conditions de vie décente c’est résister !

  • s’opposer à l’expulsion d’enfants à la porte des écoles c’est résister !

  • refuser la résurgence des théories biologistes, racistes, eugénistes, c’est résister !

Car résister, c’est réfléchir. Réfléchir, c’est penser. Et penser c’est agir. Cette liberté de penser, cette liberté d’agir, elle nous est aujourd’hui fortement contestée : comme l’ont fait Marcel Bertone et tant d’autre il y a 60 ans, à cette période sombre de notre histoire, il nous appartient de ne pas céder à la tentation du repli sur soi, de ne pas se soumettre à la peur. Mais au contraire plus que jamais, d’être responsables de nos actes et de nos choix. Ainsi alors nous serons restés fidèles à la dernière pensée de Guy Moquet : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !

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